Prix Droit & Commerce 2022

Prix Droit & Commerce
Prix attribué

2022 – La preuve devant l’Autorité des marchés financiers.

Prix Droit et Commerce 2022

Ouvrage de thèse de Monsieur Nicolas Ida.

Thèse de doctorat. École Doctorale Sciences Juridiques et Politiques (Aix-en-Provence).

Directeur de thèse : Hugo Barbier, professeur en Droit privé et sciences criminelles à l’université Aix Marseille.
Président du jury : Thierry Granier.
Membres du jury : Thierry Granier, Pauline Pailler, Marina Teller, Éric Dezeuze, Thierry Bonneau et Jean-Baptiste Perrier.

Laureat 2022Monsieur Nicolas Ida
Maître de conférences en droit privé.
Aix Marseille Université

 


Peut-on servir deux maîtres à la fois ? Cette question biblique est portée à sa cime lorsqu’elle est appliquée au droit, toujours tiraillé entre deux buts antagonistes. Tout comme le droit des contrats s’épuise à faire la synthèse de la liberté et de la solidarité, et le droit des sociétés celle de la collectivité et de l’individu, le droit de la preuve en matière financière doit, comme Monsieur Nicolas Ida l’observe à l’orée de son travail doctoral, « concilier les impératifs d’efficacité et de légitimité de la répression financière ». […]
C’est cette recherche du « point d’équilibre » qui se présente comme l’horizon de la réflexion de l’auteur.

Le droit financier est un droit téléologique, animé par le souci du bon fonctionnement des marchés financiers. Cet objectif ne peut être atteint si les agissements répréhensibles ne font pas l’objet d’une répression efficace. Or les opérations d’initiés, les manipulations de cours ou encore les actions de concert non déclarées constituent des comportements occultes, particulièrement difficiles à débusquer et à établir en raison de l’opacité naturelle des marchés financiers. Le droit de la preuve a dû être adapté pour que l’Autorité des marchés financiers puisse remplir sa mission répressive. Ainsi, en l’absence de preuves directes, des faisceaux d’indices sont pris en compte et des présomptions de culpabilité sont mobilisées, quitte à malmener quelque peu la présomption d’innocence. L’utilisation fréquente de présomptions n’a pas pour autant fait perdre de son intérêt au recueil de preuves matérielles. Cependant, si l’efficacité des investigations financières justifie certaines entorses aux droits fondamentaux, il convient que l’Autorité ne dépasse pas les limites imposées par ces normes supérieures qui s’imposent à elle. Le souci de protection des marchés financiers est un objectif secondaire par rapport au respect de principes juridiques essentiels dans une société démocratique dominée par l’État de droit. Derrière les règles de preuve applicables aux procédures de sanction de l’Autorité des marchés financiers se profilent des valeurs démocratiques très précieuses pour la société. Aussi, sans méconnaître sa finalité première, le droit financier se doit de respecter ces valeurs afin de concilier les impératifs d’efficacité et de légitimité de la répression financière.

 

Cérémonie de remise du Prix (23 janvier 2023).

Prix attribués :
2022 | 2019 | 2016 | 2013 | 2011 | 2008 | 2005 | 2002 | 1999 | 1996 | 1993 | 1990 | 1987