Accueil > L’agrément en droit des sociétés – Contribution à une simplification du droit
2019
Ouvrage de thèse de Armel Le Ruyet, avocat au barreau de Paris. Chargée d’enseignement à l’Université Paris 2 (Panthéon-Assas).
Thèse de doctorat en Droit à l’Université de Rennes 1 dans le cadre de Droit et Science Politique, en partenariat avec l’Université Bretagne Loire (ComuE). Soutenue le 28 novembre 2017.
Directeur de thèse
Nicolas Thomassin, professeur en droit privé et sciences criminelles à l’université Rennes 1.
Membres du jury
Marie Caffin-Moi, Thomas Génicon, Anne-Valérie Le Fur, Véronique Magnier.
L’étude de l’agrément en droit des sociétés révèle que les règles l’encadrant ne sont pas exemptes de lacunes ou d’incohérences. Ces dernières résultent notamment de leur édiction dispersée, dans des textes légaux ou réglementaires, au cas par cas, individuellement pour chaque forme sociale. En outre, leur intelligibilité est amoindrie par la corrélation parfois faite par la loi entre les règles de son domaine et ses formalités procédurales. De cet ensemble découle une certaine complexité, incompatible avec le besoin de sécurité juridique requise pour exécuter toute procédure. En l’occurrence, l’atteinte à la liberté ne réside plus dans l’absence de forme protectrice mais, paradoxalement, dans un formalisme trop pointilleux, dont l’application suscite un important contentieux. Néanmoins, le constat de la présence éventuelle de l’intuitu personae dans l’ensemble des sociétés suggère la possibilité d’unifier le domaine de l’agrément et, corrélativement, de simplifier sa mise en œuvre, grâce à l’élaboration d’un droit commun. À cette fin, une conception contractuelle des rapports sociaux donne de nombreuses clés de résolution des problèmes posés actuellement par son régime. Cette analyse faite du droit positif ne remet pas pour autant en cause le juste équilibre établi par la loi au nom de l’ordre public sociétaire. Celui-ci s’exprime par l’exigence du respect de formalités et d’obligations visant à protéger tant la société que son associé cédant. Au contraire même, ce point de vue permet de dégager les champs d’intervention réservés au législateur ne portant atteinte ni à la substance des droits de l’associé, ni aux concepts juridiques de droit commun. Cette méthode de traitement des difficultés soulevées aboutit à une reconstruction de la législation de l’agrément, davantage intelligible, augurant par là-même, une perspective concrète de création d’un droit français des sociétés fermées.
Cérémonie de remise du Prix (20 février 2021)